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L'annonce

myxene

Nouveau poète
#1
Je t’aime et je voulais juste te dire que je suis allée nous chercher un peu de quelque chose ;
Je porte le pull bleu mohair que tu m’as offert pour Noël, tu sais, mes copines de boulot m’ont toutes enviées, leurs jules leur avait offert des trucs de cuisine, laisse tomber !
J’ai regardé les voyages sur le catalogue pour voir s’il n’y avait pas des tarifs trop élevés pour aller à Collioure, ça serait trop bien d’y retourner, c’était un super cadeau de mariage, et la mer est violette, avec leur spécialité d’anchois, et cette pizzeria trop sympa !!
Mais bon, vu les tarifs, on retournera au camping à Rambouillet, c’est mieux que rien, faut pas se plaindre !!
La télé que ton copain nous a donné ne marche plus, je crois qu’elle est morte, mais pour tes matches, tu pourras aller les voir avec Eric, c’est pas loin, et pendant ce temps je lirai le dernier Marc Levy, vu que je suis abonnée à France-Loisirs, c’est pas trop cher, je sais que tu me dis que c’est un luxe, mais je te répète que bon, quand je serai vieille, hé bien, j’en aurai profité !! Ou alors j’irai chez tatie (elle fait des supers sablés, ceci dit en passant !) ou chez Eglantine, on papotera, et puis elle veut me donner des fringues dont elle ne veut plus, ça tombe bien, les miennes commençaient à être un peu usagées ;
Et au retour on fera l’amour, parce qu’une nuit sans amour, c’est pas une nuit, c’est pas de moi, c’est de toi quand tu m’as rencontrée, j’ai jamais oublié, ça faisait une semaine que tu venais au travail, tu prenais n’importe quoi, et comme par hasard, tu réglais à ma caisse, t’étais tout rouge, ça me fait encore rire ! Remarque, moi, j’étais violette, et la directrice l’a calculé direct, je me faisais engueuler chaque fois, parce que je mettais 20 ans à t’encaisser, et toi 30 pour partir ;
Pour dimanche, j’ai pensé qu’on pourrait aller sur les quais, à Paris, c’est vrai qu’on n’y va jamais, ça nous changera de la cité, et la nuit on regardera la Tour Eiffel briller, ça fait combien de temps qu’on n’y est pas allés ? Je suis sûre que toi aussi tu as oublié !
On se fera tout beaux, et je mettrais la petite jupe que tu aimes tant, mais tu me vois aller bosser comme ça ? Pour que tous les clients me matent ? En plus, tu ne le supporterais pas, je te connais, tu sortirais le fusil direct !! Non, je plaisante, c’est pour te taquiner…
Au fait, je t’ai dit que je t’aime ? Oui, je crois, enfin, je le réécris, on ne sait jamais.
Bon, euh… je vais faire un tour pour nous acheter quelque chose… ah, oui, je me rappelle, maintenant… j’en ai repéré un dans nos moyens, et puis faudra que je me renseigne auprès des copines pour les bons plans parce que sinon, ça sera dur, même avec nos deux salaires ;
Au fait, au travail, ils m’ont dit que j’aurai quelques mois de vacances, ils sont gentils, hein ?
Bon, faut que j’y aille, je ne sais pas pourquoi j’écris tout ça, dans deux heures tu es là, tu vas me dire que je suis folle !
Je t’ai dit que j’étais folle de toi ? Non, parce qu’on sait jamais, tu pourrais l’oublier !
C’est adorable les fleurs que tu m’as apportées hier, quand tu m’a serrée dans tes bras, j’ai entendu ton cœur qui battait tout fort, c’était beau ! Et puis, les croissants dimanche, comment as-tu su que j’en rêvais, hein ? T’es trop !
Et tu crois que je ne t’ai pas senti ce matin me regarder pendant trois heures, alors que je faisais semblant de dormir ? Petit malin, je te devine, moi aussi !
Et je sais aussi que tu as dit à Marc que si tu ne m’avais pas rencontrée, tu l’aurai regretté toute ta vie ! Hé oui mon amour, tout fini par se savoir, mais dis-le à moi, ce genre de chose, parce que je t’aurai répondu pareil !!
Bon, il faut vraiment que j’y aille, voyons, je pense n’avoir rien oublié de t’écrire, je ne sais pas pourquoi c’est si important que je t’écrive tout ça, peut-être pour qu’on le relise quand on sera deux vieux et que tu me diras : mais pourquoi tu ne me l’a pas dit plutôt de me l’écrire ?
Et là, je te répondrai : pour que tu te souviennes toujours de tous ces mots pour te dire que j’attends un enfant, de nous.