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Ouverture (fin)

myxene

Nouveau poète
#1
Alors il laissa glisser à terre ses larmes lourdes d’un chagrin de plomb par l’adieu de sa mère, de l’attente de son père, de l’illusion de Camille, et Alfred sentit en lui la glace se briser comme le barrage qui retient le fleuve et se fend et se casse par trop d’eau, et laissa enfin le poison s’écouler hors de lui : l’aveu de sa solitude, de son impuissance face à l’adieu éternel, de sa peur face à cet enfant qui était le sien et qu’il ne savait comprendre.
La glace se brisa, et les larmes, libératrices, chaudes et pesantes, s’écrasèrent à leur tour, et Alfred serra contre lui son fils, qui, pelotonné contre le large torse solide, lui conta au travers de ses sanglots combien il l’avait attendu, et combien ce moment-là aux notes pourtant si tristes, était le meilleur depuis bien longtemps.
Et des heures encore durant, ils se parlèrent, se confièrent, s’avouèrent et se reconnurent, bien après que le jour se soit couché dans le vaste lit des étoiles.

Du temps encore serait nécessaire, beaucoup de soupirs et d’autres larmes pour apprendre à démêler les nœuds secrets de leurs âmes, mais de ce temps viendrait le bonheur, un autre, celui

d’Etre
Deux.
Et pour la première fois depuis trop de nuits, ils purent dormir sans cauchemar, sans naufrage, et les jours à venir leur semblaient désormais plus lumineux, plus légers, plus paisibles à
Vivre.