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Rouge

myxene

Nouveau poète
#1

Rouge ! Rouge, voilà ton nom caché, Jeunesse, toi qu’on appelle en vain, regrettant les merveilles offertes, les cheveux ondulants au fond des bois, grisée de vent, de vin, d’envie de la vie, et la serrant contre et dans ton cœur puissant, qui n’a de cesse que de vouloir battre toujours à l’unisson au bleu des veines qu’embrasse le rouge, le tien, que tu détiens en riant, en courant, en grimpant aux échelles des univers incompris, tu ne lis rien, tu t’en fous, tu te fous de tout, de tous, tu galopes vers un train que tu ne prends pas, tu décolles avant en découvrant l’amour, et tu traces des cœurs un peu partout, jusqu’à les trancher d’une flèche haineuse, et tu t’échappes, l’aurore t’attend toujours, cette sœur qu’accompagnent les bouffées de tes joies, et tu plonges dans les mers chaudes et houleuses de tes espoirs forcément réalisables, puisque rien ne te résiste, puisque tu brises tous les murs, tu cites les grands qui t’arrangent en récitant que croire au bonheur, c’est déjà le bonheur, tes nuits sont rouges, tes cernes mauves, et tu t’en fous, la fatigue est un mot que tu ne comprends pas, et tu sors, et tu danses au périple de tes villes endimanchées, parce qu’avec toi, c’est toujours dimanche, le travail tu l’abats d’un poing moqueur pour retourner sur les terrasses de tes vœux, les étoiles filantes filent comme toi, et tu penses tes années comme ces étoiles, brillantes et par milliers, toi qui te crois invincible, toi qui te crois éternelle.

Mais un jour, tu marches moins vite, tu tiens un enfant par la main, tu deviens sérieuse, tu as des chaussons qui t’attendent à la maison où les meubles sont de bois, tu as vite froid, tu te blottis dans un lit pour une nuit de sommeil vide, les tracas gâchent tes rêves et tu contournes les murs, tu n’as plus de courage ;
Alors, tu t’en vas, ingrate, tu t’en vas parce que tu t’ennuies, parce que tu n’es pas sérieuse, tu t’en vas pour ne plus revenir, ton grand rire, tes pas de géante, les cœurs que tu brises sans te retourner, les erreurs que tu commets pour en commettre d’autres encore, les copains aux beuveries, les soirées à dormir tous ensemble, tu t’en vas, toi que l’on aime tant et toi qui t’en fous, toi qu’on voudrait retenir, les bras tendus en une dernière supplique inutile, tu t’en vas, ne laissant de toi que des photos trop vite jaunies, ne vois-tu pas que les rides sont les marques de tes pas gravées sur la peau tendre d’autrefois, que le dos se voûte de trop te chercher, que l’on radote de te raconter sans cesse, et toi partie, ingrate, et trop vite lointaine, tu ne vois pas les soupirs sans toi, tu ne connais pas les regrets, les remords, et tu ne sais pas que tu restes à jamais au creux du cœur impuissant… une vaine mélancolie.