Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web.
Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.

  • Visiteur, merci de ne pas poster plus de 5 poèmes par jour. Ceci dans le but d'améliorer la visibilité du site.

Comme un singe en hiver

Evenos

Maître Poète
#1

Musique
Comme un singe en hiver

Mnémotechnie du beau. Ton univers est impitoyable. L'absurde naît avec l'homme, disparaît avec lui. Ne séparons pas le chaud du froid. La montagne est comme la peau du lait, au-dessus de ma vitrocéramique. Elle frémit, se recroqueville dès qu'on la transforme. Elle réagit.

Là, au début du monde, dans un coin vide et triste où tout a été créé, l'écho a été entendu pour la première fois. Aucune heure de répit, aucune étendue crapuleuse sera répétée sans cesse aujourd'hui jusqu'au soleil de minuit.

Mon compteur de fables, mon miroir, ma fenêtre sur le cœur, il me l'a dit des dizaines de fois. Voici l'éther et l'argile unis au gouffre, hérissé de crochets de fer. Ils ont dû souffrir un jour. Il a inventé le tonnerre pour cracher sa douleur. Elle a pris son sac à dos pour rejoindre son roc de fer. Et dans un courageux exercice de catharsis, il lui a dit, peu importe votre échelle, ne m'oubliez pas. Je peux vous toucher dans les sommets enneigés. Écoutez vos poèmes à travers la cuisine. Je vous chante une chanson de mon herbe de Provence. Et vous qui êtes si plein d'esprit, vous inventerez sûrement quelque chose qui se dilatent à la laitance de mes amours.

Et voici l'éther qui ne pense à rien, rapprocher la distance. Il est si heureux qu'il commence à danser. De ses mains naît le vent, de ses pieds naît le nimbo-cumulus, de sa chorégraphie les clusters. Et de toute sa tristesse face aux algorithmes, l'éther commence à pleurer, le vent à repousser la conjuration des nuages pour voyager. Le corpuscule s'abîme, et l'argile avale et avale jusqu'à la dernière goutte de cette danse de l'ubac à l'adret.

Parfois je suis comme l'éther et l'argile, abandonné. L'amour, la jeunesse, l'idée s'est évanouie et je ne découvre aucune raison de poursuivre. Mais je me lève, je m'accroche au cœur de la vie. Le vent me fait entendre l'écho le plus ancien du monde. Ça me fait chialer, ça me fait pleuvoir, et cette pluie renverse mes baisers sur l'immaculée. Ça me fait danser comme un singe en hiver, au critérium de la première neige.

Jpx09022024-19