Il y a fort longtemps, du temps où les saisons n’étaient pas bien définies, un arbre.
C’était un vieil arbre à l’écorce noueuse, au tronc épais, qui plongeait ses racines dans un sol millénaire.
Il se tenait un peu à l’écart, entouré de quelques mauvaises herbes, et, seul, il laissait le temps passer sans rien dire à personne, ni colère ni amour, assistait aux catastrophes naturelles sans émotion aucune, regardait la guerre des hommes contre eux-mêmes, le sang qui coule et la terre qui explose sans nulle peur au creux du bois.
Mais un jour, contre l’arbre, un homme s’est assis, et sans bruit ses larmes ont coulé.
Sans bruit, il avait vécu sa vie, à demander quelque monnaie pour tenter de
survivre,
sans bruit, il avait supporté le regard de l’Autre contre sa misère gênante, face à une société
complaisante envers elle-même,
sans bruit il avait connu les bancs froids de l’hiver, les magasins de rêves où il n’avait pu entrer, le regard de l’Autre,
sans bruit, les poubelles fouillées et les rats crevés, l’odeur puante d’un vêtement lourd de crasse,
le métro aux mégots qu’il fumait, la bouteille parfois, le regard de l’Autre, les rues désertes
d’amour et la foule pleine de solitude, le regard de l’Autre, le sourire qui ne pouvait plus, le
regard de l’Autre.
Sans bruit, le sang a coulé de ses veines taillées sans bruit, et
sans bruit, il est parti rejoindre le silence éternel.
L’arbre alors s’est mis à rougir, ses feuilles sont devenues vermeilles de honte et d’indignation face au regard de l’Autre, qui se permet de rejeter une vie parce qu’elle est…
Autre ;
Et c’est pour cela que, depuis lors, chaque année, l’Automne se lève au nom de tous ceux qui n’ont plus la force de le faire.
C’était un vieil arbre à l’écorce noueuse, au tronc épais, qui plongeait ses racines dans un sol millénaire.
Il se tenait un peu à l’écart, entouré de quelques mauvaises herbes, et, seul, il laissait le temps passer sans rien dire à personne, ni colère ni amour, assistait aux catastrophes naturelles sans émotion aucune, regardait la guerre des hommes contre eux-mêmes, le sang qui coule et la terre qui explose sans nulle peur au creux du bois.
Mais un jour, contre l’arbre, un homme s’est assis, et sans bruit ses larmes ont coulé.
Sans bruit, il avait vécu sa vie, à demander quelque monnaie pour tenter de
survivre,
sans bruit, il avait supporté le regard de l’Autre contre sa misère gênante, face à une société
complaisante envers elle-même,
sans bruit il avait connu les bancs froids de l’hiver, les magasins de rêves où il n’avait pu entrer, le regard de l’Autre,
sans bruit, les poubelles fouillées et les rats crevés, l’odeur puante d’un vêtement lourd de crasse,
le métro aux mégots qu’il fumait, la bouteille parfois, le regard de l’Autre, les rues désertes
d’amour et la foule pleine de solitude, le regard de l’Autre, le sourire qui ne pouvait plus, le
regard de l’Autre.
Sans bruit, le sang a coulé de ses veines taillées sans bruit, et
sans bruit, il est parti rejoindre le silence éternel.
L’arbre alors s’est mis à rougir, ses feuilles sont devenues vermeilles de honte et d’indignation face au regard de l’Autre, qui se permet de rejeter une vie parce qu’elle est…
Autre ;
Et c’est pour cela que, depuis lors, chaque année, l’Automne se lève au nom de tous ceux qui n’ont plus la force de le faire.